Gestion de la pêche de coquille Saint Jacques ligérienne

Coquilles Saint-Jacques

Coquille Saint Jacques (Source : C. PONTIER) 1

La polyvalence des métiers est indispensable à la petite pêche côtière des Pays de La Loire pour maintenir son activité tout le long de l'année. Parmi les ressources exploitées, la coquille Saint-Jacques est une espèce clé pour ces navires côtiers. Sa pêche se pratique en hiver, sur plusieurs petits gisements, situés en Loire Atlantique (Le Four, Capella, et la Banche) et en Vendée (notamment le gisement de la baie de Bourgneuf). Dans le contexte actuel de crise de certaines pêcheries, les activités complémentaires comme la pêche de la coquille deviennent d'autant plus essentielles pour la survie des navires polyvalents.

Depuis plusieurs années, les pêcheurs de coquilles des deux départements mènent des réflexions et ont mis en œuvre des actions pour pérenniser cette ressource et cette pêcherie :

Schéma gestion des coquillages

En Loire-Atlantique, En 2009, à la demande des professionnels, les gisements ont été classés administrativement (arrêté n°167/2009 du 30 septembre 2009), permettant ainsi de formaliser les mesures d'encadrement. Au sein de l'antenne locale du COREPEM au Croisic, une commission locale composée des professionnels avec la participation de l'administration, se réunit avant chaque campagne pour fixer les modalités de gestion (calendrier d'ouverture, etc..) en fonction de leurs observations sur le terrain. Des fiches de captures, en plus des déclarations obligatoires, sont remplies par les professionnels à destination du COREPEM qui peut ainsi suivre précisément les captures.

Décision de rattrapage des jours de pêche 2018 : cliquer ici

En Vendée, les pêcheurs se réunissent également chaque année, pour se concerter sur les modalités de pêche qu'ils adopteront pour la campagne à venir. En 2011, les professionnels ont été à l'initiative d'une étude visant à recenser et à analyser les outils de gestion instaurés dans les autres pêcheries de coquilles, afin de définir les outils adéquats pour leur propre activité (Cloé Pontier, 2011).

Cette étude, à l'initiative des professionnels, avait pour objectif d'identifier les mesures de gestion qui pourraient être appliquées en baie de Bourgneuf afin d'assurer la pérennité de la pêcherie de coquilles Saint Jacques.
En effet, ayant constaté un fléchissement des captures depuis 2009, les professionnels ont souhaité lancer une réflexion sur des solutions de gestion de cette activité. Ce projet a donc consisté à les accompagner dans leur démarche afin que leur pêcherie acquière un caractère durable.

Pérennisation de la pêche coquillère en baie de Bourgneuf : Etude de différents outils de gestion

Etape 1 : Caractériser l'activité coquillère de la baie de Bourgneuf

Coquille Saint Jacques (Source : C. PONTIER)

Grâce à des enquêtes auprès des professionnels et l'acquisition de données quantitatives (halles à marée, DPMA,...), la pêcherie locale a été caractérisée (navires, engin de pêche, autres métiers exercés, période de pêche, zones de pêche, tonnages, premières mesures de gestion que professionnels se sont imposées.)

Etape 2 : Etude des différents outils de gestion de cette pêche en France

Grâce à un travail bibliographique, mais aussi aux entretiens auprès de Comités des Pêches gérant déjà des pêcheries de coquilles St Jacques dans les autres régions atlantiques, les principaux outils de gestion utilisés ont été identifiés (limitation du libre accès par licences, de l'effort de pêche par calendrier ou rotation des zones, quotas, par l'augmentation de la taille minimale, du type d'engin de pêche, mesures de réensemencement, suivi de la ressource, contrôles à la pêche et au débarquement, etc.).
Les constats généraux sont les suivants :
Toutes les pêcheries ont un encadrement limitant l'effort de pêche, tous les gisements étudiés sont classés administrativement, et enfin la plupart des pêcheries ont recours au réensemencement.

Etape 3 : Propositions d'outils de gestion et perspectives d'encadrement

Au travers de réunions, les professionnels de la baie de Bourgneuf ont pu se baser sur les résultats de cette étude pour planifier la gestion la plus adaptée localement, opter pour des mesures concertées pour la prochaine campagne de pêche (Calendrier, maintien de la taille minimale à 11 cm, fiches de pêche, etc.) et envisager plusieurs scénarios pour un éventuel réensemencement.
Le gisement a pu être classé administrativement en 2014 (arrêté n°30/2014 du 14 mai 2014).
Concernant le volet scientifique, le COREPEM a mis en œuvre le programme "EVASTOCK" en 2013.
 

Evastock : Evaluation des stocks de coquilles en Loire-Atlantique et en Vendée

evastock

La productivité des gisements de coquillages varie en fonction de facteurs environnementaux pouvant engendrer d'importantes variabilités, notamment sur le recrutement, et donc sur le potentiel exploitable.

Ainsi, pour assurer la gestion durable de ces pêcheries de coquilles Saint Jacques des Pays de la Loire, il apparaît utile pour les professionnels et les gestionnaires de se baser sur des suivis scientifiques afin d'instaurer de façon objective les mesures d'encadrement adaptées aux potentialités de la ressource.

Le projet "Evastock" vise à définir et à tester un protocole de prospection permettant d'acquérir des connaissances biologiques suffisantes des principaux gisements coquillers, approprié aux moyens dont le COREPEM peut disposer, en étant reproductible pour permettre de comparer les indices d'abondance.

Grâce à des recherches bibliographiques et au concours de l'IFREMER, le protocole initial a été défini sur la base d'études similaires déjà en place sur le littoral atlantique :

Le navire est équipé de deux dragues de maillages différents, l'une, "standard", équipée d'anneaux de 92 mm, pour collecter la partie commerciale, l'autre, construite dans le cadre de l'étude, équipée d'anneaux de 50 mm, pour estimer la quantité de coquilles de moins de deux ans (pré-recrutement) .

La répartition spatiale étant méconnue, les points d'échantillonnage sont tirés de façon aléatoire, en se basant sur 20 à 30 traits de drague validés par zone de pêche. Par trait et par drague, l'observateur, avec l'aide des pêcheurs, collecte, trie et mesure les coquilles pêchées (mensurations, poids, etc.)

Le protocole a été testé en mer, sur le gisement principal de Loire-Atlantique (Plateau du Four) et sur les deux zones de pêches délimitées par les professionnels en baie de Bourgneuf. Les campagnes ont quatre jours (2 jours par secteur). Elles ont permis détecter les points d'ajustement à appliquer au protocole afin que celui-ci soit finalisé pour les futures campagnes de suivi, et également de préciser les limites spatiales des zones.

draguecoquille

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