Programme de suivi du homard européen en Pays de la Loire

Le Programme de suivi du homard européen en Pays de la Loire, lancé en mars 2015 par le COREPEM à l'initiative des pêcheurs professionnels ciblant cette espèce, a pour objectif d'en apprendre davantage sur la population de homards et de sa pêcherie dans la région.

Le contexte

Pour répondre à l'objectif  français de développer les énergies renouvelables afin qu'elles couvrent 23 % de la consommation totale d'énergie d'ici 2020 (loi Grenelle II), plusieurs sites d'implantation d'éoliennes en mer ont été désigné sur l'ensemble de la façade Atlantique française. Pour le site de Saint-Nazaire, situé au large du Croisic, c'est la Société du Parc éolien du Banc de Guérande  qui a été désigné comme lauréate.

Le site du banc de Guérande étant au cœur d'une zone clé pour la pêche au homard dans la région, les pêcheurs professionnels ont rapidement fait part de leur souhait d'approfondir la connaissance de cette ressource et des modalités de son exploitation. Cet intérêt a été aiguisé par l'existence d'un programme de suivi du stock de homard mené depuis 2009 au Comité Départemental des Pêches Maritimes et des Elevages Marins des Côtes d'Armor

La pêcherie de homards en Pays de la Loire

En France, les marins pêcheurs professionnels doivent posséder une licence « Crustacés » pour pouvoir pêcher les espèces telles que les tourteaux, les araignées, les étrilles, les crevettes roses etc., et notamment le homard. En Pays de la Loire, le contingent pour cette licence est fixé à 175, qui est plus ou moins atteint chaque année. 85% des navires possédant cette licence sont autorisés à pêcher du homard. Pourtant seuls 30 % des navires autorisés à pêcher du homard l'ont réellement ciblé.

 

D'après les données VALPENA , ces navires fréquentent l'ensemble de la bande côtière du littoral ligérien mais également des zones au Sud de Belle-Ile en Mer, à l'Ouest de l'Ile de Ré et au niveau du Plateau de Rochebonne.  4 zones ressortent néanmoins en terme de nombre de navires par maille VALPENA : entre Saint-Gilles Croix de Vie et les Sables d'Olonne, le pont d'Yeu à l'Est de l'Ile d'Yeu, le Plateau des Bœufs à l'Ouest de Noirmoutier et le Banc de Guérande au large du Croisic.

Le homard est pêché essentiellement entre avril et août, par des navires de moins de 12 mètres, à l'aide de casiers sur des temps de pose de 24 heures généralement. Ces navires ciblent presque tous des tourteaux et des araignées sur cette même période et se reportent ensuite sur la crevette rose entre septembre et mars.

Le homard est vendu en halles à marée ou en direct sur les quais. En Pays de la Loire, les quantités vendues en halle à marée oscillent entre 25 à 38 tonnes par an, dont environ 14 tonnes sont vendus au Croisic et 12 tonnes à Noirmoutier, soit 1/5e des ventes de homard en halle à marée en France.

La population de homards en Pays de la Loire

Pour l'étude de la population, deux opérations de terrain ont été effectuées entre mai et août 2015 dans la zone d'étude : des observations embarquées pour caractériser la démographie de la population et des marquages individuelles pour étudier la biologie de cette espèce.

Zone d'étude homard

 

Les observations embarquées

Des observations embarquées ont été réalisées en 2015 dans la zone d'étude centrée sur le site du projet de parc éolien sur le Banc de Guérande, comprenant également les Plateaux du Four et de la Banche à l'aide des quatre navires caseyeurs volontaires des ports du Croisic et de l'Herbaudière (Noirmoutier). Pendant ces embarquements,  la longueur de carapace, le poids, le sexe, la présence d'œufs et la position de capture  de tous les individus capturés ont été relevés.

Opérations embarquées

 

Afin de juger de l'effet réserve, des filières de casiers ont également été immergés 24 heures dans le cantonnement du Grand Trou durant ces observations embarquées. Au vu du faible effort de pêche dans le cantonnement, il n'a pas été possible de conclure quant à l'efficacité de ce cantonnement.

A partir des 557 individus capturés, il a été possible de constater que :

  • Les individus hors-taille commerciale (longueur de carapace inférieure à 87 mm) représentent 30 % de l'échantillon.
  • 50 % des individus capturés font plus de 100 mm de longueur de carapace
  • Il y a quasiment autant de mâles que de femelles, représentant respectivement 51 % et 49 % de la population
  • Les femelles grainées représentent 13 % des femelles capturées (taux variable selon les mois) et sont en générale de grande taille puisque 75 % d'entre elles font plus de 110 mm de longueur de carapace.

Les marquages-recaptures de homards

Pour étudier de manière individuelle la biologie du homard, ont été marqués puis remis à l'eau :

  • des individus de taille commerciale rachetés auprès des professionnels volontaires
  • des individus hors-taille commerciale capturés et marqués par les professionnels volontaires
  • des individus hors-taille commerciale et/ou provenant du cantonnement lors des observations embarquées

Pour chaque homard marqué, ont été noté son numéro de  marque, sa longueur de la carapace, son sexe, la présence d'œufs et sa position de relâché.

Lorsqu'une recapture est signalée, ces mêmes informations sont collectées : le numéro de la marque, la longueur de carapace, la présence d'œufs et la position de recapture. Ainsi à partir de ces éléments, il est possible d'en savoir davantage sur le cycle de croissance/reproduction et les déplacements effectués par le homard recapturé.

Au 12 novembre 2015, 147 individus ont été marqués et 132 ont été recapturés, soit un taux de recapture de 9%.
A partir de ces signalements, il est possible de constater que :

  • 6 individus ont mués entre le mois de juin et le mois d'août 
  • Chez les femelles matures sexuellement, on observe une expulsion des oeufs entre juin et juillet et une ponte en août et septembre. Pendant l'incubation les oeufs restent accrochés à l'abdomen de la femelle.
  • 60% des individus ont été recapturés à plus d'1 kilomètre de leur zone de relâché et ont tendance à se dirigier vers l'Ouest et le Nord-Ouest, en direction des îles bretonnes.
  • Les mâles parcourent plus de distance que les femelles (50% d'entre eux font plus de 5.1 kilomètres contre seulement 3.9 kilomètres pour les femelles)
  • Certains individus peuvent parcourir plus d'1 kilomètre par jour.Les marques pouvant rester après plusieurs mues, des homards marqués peuvent encore être capturés.

 

Deplacement_des_individus_marques_151112

Les marques pouvant rester après plusieurs mues, des homards marqués peuvent encore être capturés

N'oubliez pas : en cas de capture d'un homard marqué, contactez le COREPEM (02 51 96 15 67) pour indiquer son numéro de marque, la date et la position de sa capture, sa longueur de carapace et la présence d'œufs.

Si vous capturez un homard marqué

Cliquez ici et ici pour découvrir les supports de communication réaliser pour informer du programme de marquage et des démarches à suivre en cas de recapture d'un homard marqué.

Partage

Partager sur :